Miroir des inégalités, la crise du Covid frappe chez nous un monde du travail très loin des discours officiels : là où le télétravail est impossible, là où ni l’activité partielle, ni l’assurance-chômage n’indemnisent, et là où le travail à domicile se paie très cher.
L’injonction de Jean Castex de “télétravailler partout où c’est possible” se heurte d’abord aux tâches non dématérialisables : les plus nombreuses dans le commerce, l’aide à la personne, les services publics, les transports, la santé ou la construction. A Montreuil, c’est la majorité des emplois.
Reste aussi un obstacle concret pour le renvoi des salarié-e-s chez elles ou chez eux : l’absence de tout cadre protecteur dans l’Accord National Interprofessionnel de novembre 2020, que seule la CGT a refusé de signer.

“LE VRAI PRIX DU TELETRAVAIL”

C’est ce titre que “Le Parisien” du 09/02/2021 consacre aux salariés qui écrit-il “ont aussi envie de revenir au bureau”.
La vérité des prix, c’est que pour travailler à domicile, il faut un logement décent, un peu d’espace, des connexions et des équipements de qualité. Comment se concentrer dans une coloc surpeuplée ou dans un contexte familial tendu ?
En cette saison la note de chauffage explose, l’éclairage non stop s’ajoute au coût des fournitures…et l’employeur prend rarement sa quote-part du loyer !
Dans la plupart des situations la question des repas (un sandwich ?) s’avère délicate, avec restaurants et cafés fermés dans la ville et que faire ses courses alimentaires avant le couvre-feu est parfois impossible. Les livraisons ont un prix.
Pour “Le Parisien”, le transfert mensuel des coûts sur le télétravailleur peut atteindre 174 euros. Hors RPS !
La bataille syndicale du dédommagement ne fait que commencer…

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