Un-e salarié-e sur 6 est au SMIC : sombre record au sein de l’Europe, qui sanctionne en France une politique salariale « bas de gamme » qui semble satisfaire Jean Castex, refusant tout « coup de pouce » pour la revalorisation de fin d’année.
Arrêté depuis un an à 10,15 euros de l’heure, soit pour un plein temps à 1539,42 euros brut, le SMIC serait confiné à une hausse de 1 %…soit encore moins que les 1,2 % de 2019 qui pourtant auront bien contribué à l’aggravation de la pauvreté parmi les travailleurs.
La « smicardisation » se conjugue d’abord au féminin : à Montreuil elle touche une salariée sur 4, plus que la moyenne nationale, avec une majorité de ces femmes qui cumulent le taux horaire le plus bas avec des temps partiels subis.
Bloquer le SMIC revient clairement à ce que la loi condamne comme « une discrimination indirecte » à l’endroit des femmes travailleuses.
Une situation qui n’épargne pas la fonction publique, dont les bas salaires doivent chaque année se réajuster sur le SMIC.
UNE REVENDICATION DÉMAGOGIQUE ?
La CGT revendique une hausse générale de 300 euros qui porterait donc le SMIC à 12 euros de l’heure, soit moins que les 15 dollars votés par plusieurs états américains.
Nous ne sommes pas en Amérique ? Alors comment expliquer les différentiels avec un SMIC irlandais supérieur de 160 euros, de 120 euros aux Pays-Bas et de 80 en Belgique…pour ne pas comparer avec le Luxembourg ?
En s’alignant sur le bas au sein même de l’Europe, la France s’appauvrit et expose son économie à la concurrence des pays émergents. Le « Figaro » du 09/12/2020 ne dit pas autre chose en titrant : « La stratégie de lutte contre la pauvreté en miette ».
Sans doute, une larme de crocodile !
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