Le 8 octobre dernier à Croix près de Lille, les salarié-e-s d’Auchan, dont ceux de Montreuil, manifestaient devant le siège de l’Association Familiale Mulliez (28 milliards d’euros d’actif) après l’annonce de charrettes de suppressions d’emplois : 1475 dans les hypermarchés, 992 chez Alinéa,125 chez Phildar, etc.
L’occasion encore de s’interroger sur les rapports incestueux entre l’état et la richissime famille : c’est l’ancien DRH du groupe Laurent Pietraszewski que Jean Castex a chargé des retraites et de la santé au travail, après qu’il ait été successivement employé par son prédécesseur pour la « protection des salariés contre la Covid 19 » et secrétaire d’état « à la réforme des retraites ».

SERVITEURS DE LEURS PROPRES INTERETS

Car leur intérêt pour la France rapporte, mais ne coûte rien. Domiciliée avec ses holdings à Néchin en Belgique, la famille Mulliez constitue un gang d’exilés fiscaux : ainsi Patrick -l’un des frères- avait réalisé 373 millions de bénéfice sur une holding pour une imposition de 2 euros !
Pourtant, les rues de Montreuil prouvent que notre argent les intéresse : on y trouve le Auchan (ex-Simply Market) du boulevard de la Boissière, comme le Décathlon de la rue de la République, mais aussi Jules, rue des Lumières, Midas à la Croix de Chavaux et même Oney Magazines, rue Rol-Tanguy. Autant d’enseignes du groupe.
Aujourd’hui, pour alimenter leurs comptes, les Mulliez dématérialisent pour anticiper la fin de l’argent liquide : la caisse sans caissière au départ, le paradis fiscal à l’arrivée ou la déshumanisation de la distribution par le circuit court.