Le Tribunal Judiciaire de Bobigny vient de mettre un carton rouge aux velléités de la municipalité d’Aubervilliers de chasser la Bourse du Travail de cette ville, en la renvoyant vers le Tribunal Administratif de Montreuil. C’est au moins un sursis pour la maison des syndicats, dont le caractère d’utilité publique est reconnu par l’arrêt.
Sans doute est il nécessaire de le souligner : créées par le mouvement ouvrier il y a 140 ans, les Bourses du Travail sont en France des lieux uniques de la solidarité interprofessionnelle. C’est à ce titre qu’elles sont souvent attaquées par les politiques de droite et d’extrême droite. Elles sont un relai essentiel de la vie syndicale dans la ville.
POUR UN DROIT SYNDICAL INTERPROFESSIONNEL
Depuis les grèves de 1968, le syndicalisme bénéficie d’un droit au sein des entreprises : le chemin avait été long depuis la loi Le Chapelier qui en faisait un délit !
Par contre, le droit syndical interprofessionnel reste à conquérir. Si les Bourses du Travail en sont l’amorce, force est de constater que sa sécurisation n’existe ni dans la loi, ni dans les accords de branche : alors que le salariat se précarise, quitte le bureau pour le travail à domicile, c’est pour le syndicalisme du 21e siècle un enjeu vital que la CGT fait vivre par son réseau d’Unions Locales et par la défense des Bourses du Travail. A Aubervilliers nous avons ainsi marqué un point contre le projet libéral de confiner le syndicalisme dans les réunions du CSE…quand il existe.
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