Conquête emblématique des grèves de 1936, les congés payés ont été portés il y a 40 ans à 5 semaines par la majorité de gauche de 1981 : le prétexte de la crise sanitaire va-t-il permettre leur détricotage ?

Pour le patronat “payer des salarié-e-s en repos” a toujours été un scandale historique, une incitation à l’oisiveté. Dans le monde réel, la nécessité de reconstituer sa santé et sa force de travail rejoint l’exigence, face au chômage de masse de partager le temps de travail et donc d’accroitre le temps échappant au lien de subordination.

Or depuis mars 2020 les mesures d’exception tendent à faire du droit aux congés, un outil de gestion des variations du chiffre d’affaire, une modalité de l’activité partielle.

 

                       REFUSONS LES DEROGATIONS SANS FIN !

 

C’est ainsi qu’une série d’ordonnances, au départ celle du 26 mars 2020, reconduite le 16 décembre , suivie aujourd’hui d’un nouveau report de délai du 30 juin 2021 au 31 octobre prochain, autorise les employeurs à “piocher” dans nos repos acquis : congés annuels, RTT, comptes épargne-temps et à imposer des fractionnements, le tout avec un délai de prévenance réduit à 1 jour.

Si les textes conditionnent théoriquement la mainmise patronale sur nos congés, à des accords individuels, d’entreprise ou de branche, sur le terrain, c’est open bar pour le pillage sauvage des compteurs de congés sur le bulletin de paie.

Pire, la possibilité d’imposer au nom de “difficultés économiques” la prise de 6 jours de congés, vient d’être étendue à 8 jours.

Dans cette offensive, le MEDEF vient néanmoins d’essuyer un échec devant la Cour d’Appel de Paris avec un Arrêt CGT contre SANOFI du 1er avril 2021 : pour les juges, les difficultés économiques invoquées par le géant de la pharmacie étant inexistantes...on ne touche pas aux congés du personnel !

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