Le 11 mai : pic épique, école et drame ?


GRÈVE DES BAS SALAIRES : 280, rue de Paris – CARREFOUR sous-traite à ATALIAN le nettoyage des surfaces commerciales. Lundi 4 mai, c’est la totalité du personnel qui s’est mise en grève pour la revalorisation des « petits métiers », la reconnaissance des qualifications dont la crise sanitaire a rappelé l’importance critique, et pour l’égalité des droits avec les salariés de Carrefour. Soutenus par la CGT du magasin, les grévistes obtiennent le 6 mai l’ouverture de négociations, l’agence ATALIAN d’Aubervilliers craignant la contagion vers d’autres sites de ces dangereuses revendications.

CORTÉGE POLICIER : place Jean Jaurès – Le 1er mai 2020 à Montreuil aura été marqué par la présence d’un cortège policier hors du commun, pour ratisser et verbaliser tous azimuts autour de la mairie et empêcher la distribution solidaire de fruits et légumes sous la halle du marché. L’union Locale CGT de Montreuil, dans son communiqué, « condamne sans réserve l’opération policière démesurée » et réclame l’annulation des dizaines de verbalisations intervenues dans ce contexte. Le jour même, dans de nombreux quartiers de la ville, fenêtres et balcons se pavaient de calicots d’espoir, tels ce « + de respiro et – de lacrymo »…

LA COURSE AU COURRIER : 44, boulevard Rouget de Lisle – LA POSTE restructure les tournées et temps de travail de ses facteurs au prétexte de leur faire rattraper la baisse d’activité du mois d’avril. Avec au programme : un travail 6 jours sur 7 à partir du 11 mai, et la sécabilité et sursécabilité des tournées, consistant à rajouter à chacun-e des secteurs supplémentaires chaque jour … à titre expérimental. Sans doute fallait-il des rats de laboratoires pour assurer la distribution en zone rouge ?

BEN NE MANQUE PAS D’AIR ! : 1, place Aimé Césaire – Chez AIR-FRANCE/KLM, la générosité publique ne s’accompagne d’aucune contrepartie. Le PDG du groupe, Ben Smith, qui vient d’obtenir le feu vert de la Commission Européenne le 4 mai pour des prêts de 7 milliards par la France, plus 4 milliards pour les Pays-Bas – prêts dont Bruno Lemaire assurait qu’ils sauveraient « 350 000 emplois directes et indirects » – annonce, dès le lendemain, des « discussions pour des réductions d’effectifs ». De l’argent public pour financer des plans de licenciement, un remake de vol au dessus d’un nid de milliards ?

CHANTAGE AUX CONGÉS : 3, rue Franklin – A l’AFPA, la CGT réclamait le maintien du salaire à 100% pour les salariés en garde d’enfant ou vulnérables, qui, depuis le 1er mai, ont été basculés vers le régime de chômage partiel, avec une perte de 16% du salaire net. Réponse unilatérale de la direction : sacrifiez 7 jours de congés payés et vous aurez le complément ! Un chantage inacceptable pour la CGT qui souligne que les concernés sont très majoritairement des concernées, déjà discriminées par des salaires parmi les plus bas.

LICENCIEMENTS DÉCONFINÉS : 10, rue des Fédérés – Chez HOME NETWORK, la date du 11 mai marque le top départ des procédures de licenciements avec pas moins de 6 convocations à des entretiens préalables « dans des conditions sécurisées, dans le respect des recommandations gouvernementales ». Pour les conseillères du salarié qui accompagneront les futurs licenciés, la première question reste de savoir s’il s’agit là du pic ou du plateau du dégagisme patronal.

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