La fin de la crise sanitaire annonce-t-elle les “jours heureux” du “jour d’après” ou au contraire une crise sociale violente sur fond de récession ? Ce sont les choix d’aujourd’hui -et les rapports de force- qui en décideront : or rien n’est joué !

En 2008 le précédent de la crise des subprimes devrait servir de leçon : en un an on est passé du “il n’y a pas d’argent magique” lancé par Macron aux soignants du CHU de Rouen, à la promesse télévisée “l’état paiera quoiqu’il en coûte”.

Une promesse si virtuelle qu’elle élude la question qui fâche : qui va vraiment payer ? Quand la BCE injecte 750 milliards d’euros sur les marchés financiers et que les fonds publics apportés à des grandes entreprises telles qu’Air-France (dans le paquet national de 110 milliards) vont se distribuer sans contre partie en terme d’emploi…on pourrait croire au retour de “l’argent magique”.

  EN FINIR AVEC L’AGENDA TOXIQUE DU CAC 40

La patronat a déjà choisi : il faudrait à peine déconfinés,  produire plus en travaillant plus au moindre coût salarial. Une logique que l’on devine mortifère avec la contraction de 8% du PIB attendue. Faute d’une stimulation de la demande intérieure, produire plus c’est surtout vendre moins. Et travailler plus avec 620 000 chômeurs supplémentaires, c’est encore aggraver le chômage en creusant les déficits sociaux de Pôle Emploi comme de la Sécurité Sociale et des retraites.

La reprise d’un tel agenda s’inscrit donc dans des choix suicidaires en pleine récession mondiale. Mais comment y échapper ?

Sans doute en rendant d’abord justice aux emplois indispensables mais partout sous-payés : les applaudissements ne suffisent pas à payer le loyer ! Pour stimuler la demande, le plus court chemin reste le relèvement du SMIC, du point d’indice dans la fonction publique, l’ouverture de négociations  salariales (plutôt que sur des primes) en majorant tous les minima.

C’est aussi remplacer les heures supplémentaires à gogo par des embauches : avec les 32 heures sans perte de salaires, combien de création d’emplois ? C’est enfin financer la dépense publique et l’investissement productif durable par la mise à contribution des patrimoines et hauts revenus, à l’inverse de l’abandon de l’ISF ou de la taxe sur les GAFAM.

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